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Guyanne : ultra trail 83km saut Leodate, Willy 2eme en 10h29 ! BRAVO

Après ce long périple et sa belle 2eme place, voici le récit de Willy :

Non loin de Kourou, cet Ultra consiste à parcourir 83Kms en s’enfonçant au coeur de la Guyane, dont 71 de piste/forêt pour joindre le saut Leodate (fleuve du Kourou). Retour prévu le lendemain en pirogue.

Départ à 4h, nous commençons par 12Kms de route très roulante. En groupe, sans dépasser les 11Km/h, nous avançons progressivement. A un peu plus d’1h de course démarre au 12eme, le premier sentier. Environ 15Kms de forêt sur un layon facile. Un coureur inconnu (nouvellement arrivé) décide de prendre la tête et s’échappe. Vincent le suit. Je les laisse partir. On reste sur des allures très prudentes, nous réservant pour la suite.

À 27Kms, nous arrivons sur le début de la longue piste 4X4. Premier ravito en solide au 30eme (et le dernier ravito solide avant le 71K ; des postes eau tous les 10Kms). Vincent est 2’ devant, mais est capable d’accélérer et de tenir une vitesse de croisière bien supérieure à la mienne sur la piste, je l’ai constaté sur nos WE choc et séances longues. Je ne cherche pas à le rattraper et je fais ma course, je suis 3eme, mais il est difficile de connaître sa place car les coureurs du trail (71K : sans la route au départ) ont eu un départ à 5h sur le même parcours. Je me sens bien, je gère mon hydratation et mon alimentation correctement. J’utiliserais ma boisson sucrée (2L) presque sans la recharger sur l’ensemble du parcours, mais je recharge mes flasque en eau (soit 1L) aux ravitos tous les 10Kms. Je mange mes barres « maison » que j’ai tiré d’une recette sur internet (flocons d’avoine, noix de cajou, sel, miel: j’adore et je peux manger ça pendant plusieurs heures sans jamais être écoeuré).

Au 40eme km, au ravito, je vois les premiers coureurs du trail 71K qui accusent déjà le coup. Mes jambes sont dures, mais aucune douleur particulière. Je déroule à 10-11 en petites foulées. Au 44eme je double le 2eme de l’Ultra, sans savoir que c’était lui au départ (je le comprendrais en doublant mon pote inscrit sur le 71 un peu plus tard : seul Vincent l’avait doublé). Le gars a les mains sur les genoux et essaie de se faire vomir. C’est celui qui était parti dès l’entrée dans la forêt. Il me rassure, il en ch.. mais n’est pas ‘’en danger’’ : chacun sa mer.. , je continue et je passe deuxième. Les jambes dures mais ça va. La piste en latérite, c’est TRES cassant musculairement. Peu accidentée, et donc roulante, quelques côtes et descentes, rien de ouf mais suffisant pour encaisser des chocs. S’emballer d’1Km/h au départ et on le paye cash 40Kms plus tard.Pour l’instant j’ai rien mais ça viendra. Je déroule, la musique à fond dans les oreilles en regardant la forêt tout autour pour passer le temps. En métronome. Au 48eme je double mon pote Yann. C’est lui qui m’apprends alors que je suis 2eme... Mais Vincent déjà loin devant (45’). 5h de course. Yann est 1er du trail mais ne va pas le rester. Parti trop vite, n’a pas testé la bouffe qu’il s’est cuisiné, il n'est pas bien. Je le tire jusqu’au ravito eau du 50eme. Je recharge, je repars. 5h20’.

Jusqu’au 60eme, pas d’accro. Je cours avec le nouveau 1er du trail, je pars devant. Il me rejoint quand je vide mes chaussures de cailloux pénibles. Mais je repasse vite devant, les jambes dures et sans forcer. Au ravito eau du 60eme. Il arrive quand je repars et je vois donc que je creuse encore l’écart.

Mais aux alentours du 63eme, ça y est : les chocs de 35Kms de piste à part une ou deux portions forêt m’ont rattrapé. Je ne suis pas mal, assoiffé ou affamé, mais mes jambes refusent de courir régulièrement sans pauses régulières en marche rapide. Il me reste normalement 5 kms à tenir avant d’arriver au dernier ravito, et de finir sur 12Kms de layon en forêt, ‘’dégueulasses’’ car jamais empruntés, retracés pour l’occasion au quad puis à la machette. Il y a donc, en plus des habituels chablis à enjamber et des racines, beaucoup de branches et de végétation seulement pliés ou couchés. Impossible à courir, il faudra marcher vite, se hisser, enjamber, faire le sanglier. Mais cela remet tout le monde à égalité et je le sais. Le sol est plus souple et on ne peut pas de toute façon, maintenir un rythme course. J’ai donc 5kms à tenir. Je suis calme à ce moment... Mais j’ai mal!

Et surtout l’organisation a fait une erreur : le ravito n’arrivera qu’au 71 Kms. Quelques coureurs vététistes (une autre formule de l'événement) me doubleront (les premiers, partis à 8h), mais aucun coureur. J’arrive au ravito. On me rempli mon camelbag et on me donne des bananes et des noix de cajou à ma demande. Un médecin me pose des questions, elle me jauge, et me demande si je veux du doliprane pour continuer. J’hésite à lui dire "d’aller se faire faire voir", mais c’est elle qui donne le feu vert pour continuer : « Non merci ça ira, je préfère rester au naturel » !

Je repars à 8h15’ juste derrière le premier du trail, qui est reparti plus vite car ça pousse sur sa course. Je dois pas traîner non plus. Le 3eme de l’Ultra arrive quand je pars. J’avais couru du 30eme au 40eme avec lui et je l’avais lâché. Il est jamais resté loin apparemment et est revenu. Mais il ne reviendra pas. Je double à nouveau le premier du trail (71kms) qui marche avec le premier ‘’bi-athlète’’ (La formule Biathlon c’était 61Kms de piste-forêt, puis dépot des VTT et les 12 derniers Kms du layon à pied, comme nous. J’ai beau chercher les skis et la carabine dans l’histoire je vois pas. Ils ont dû capter que y avait pas de neige..)

BREF, en courant marchant, me hissant je vais creuser le meilleur écart possible compte tenu du terrain : je finis 2h15 plus tard, en 10H29’ au total, 30’ devant le troisième.

Après les deux passages de rivière à la corde à la fin, un cri de guerrier, une danse de débile et un accueil chaleureux des bénévoles, j’arrive quelques minutes après les deux premiers du biathlon (le premier traileurs courait avec le TROISIEME bi athlète je me suis trompé)...et deux heures derrière Vincent, stratosphérique (douché, un bière à la main et trois dans le bide).

Bilan très positif : j’ai bien géré l’alimentation, l’hydratation, le rythme que je pouvais mettre et le mental! Par contre j’ai un peu manqué de longueur sur la fin.

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